À partir de janvier 2026, la France mettra en place une contribution forfaitaire de 2 € sur les colis de faible valeur (≤ 150 €) expédiés depuis des pays extérieurs à l'Union européenne, un flux largement porté par les plateformes de vente en ligne comme Temu, Shein ou AliExpress. Cette initiative vise à rétablir un équilibre commercial, freiner la fast fashion et renforcer les contrôles douaniers, sans pour autant augmenter directement les impôts des ménages.
La mesure, inscrite dans le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026), doit encore être validée par le Parlement avant son entrée en vigueur.
Le gouvernement, dirigé par Sébastien Lecornu et son ministre de l'Économie Roland Lescure, inscrit cette taxation dans une stratégie budgétaire de redressement destinée à réduire le déficit public français. L'exécutif espère en tirer 1,6 milliard d'euros de recettes annuelles supplémentaires.
Ses objectifs principaux sont clairs :
- Garantir une concurrence équitable entre les commerçants français et les grandes plateformes étrangères
- Endiguer la surconsommation liée au modèle ultra-rapide de la fast fashion, souvent critiqué pour son empreinte écologique
- Renforcer le financement des contrôles douaniers et environnementaux sur les importations
Au cœur du dispositif, la procédure douanière simplifiée H7, qui permettait jusqu'ici d'importer sans droits de douane les colis de moins de 150 €. En 2024, l'Union européenne a enregistré plus de 4,6 milliards de petits colis, dont 91 % provenaient de Chine. La France, à elle seule, en a reçu près de 800 millions. Le gouvernement veut désormais faire participer les plateformes et les importateurs aux coûts de régulation et de contrôle, dans la lignée des discussions européennes.
Comment fonctionnera la nouvelle taxe ?
Le projet prévoit une contribution fixe de 2 € par article, prélevée auprès des plateformes, importateurs ou transporteurs. Même si elle ne s'applique pas directement au consommateur, elle sera intégrée dans le prix final. Exemple concret : une robe achetée 6 € sur Shein pourrait revenir à 8 € une fois la taxe appliquée.
Autrement dit, les articles à bas prix perdront une partie de leur attractivité, et les consommateurs seront incités à réfléchir davantage à leurs achats impulsifs.
Conséquences pour les e-commerçants français
Pour les vendeurs et PME basés en France, souvent déjà soumis à la TVA et aux normes européennes, la taxe réduit une distorsion de concurrence qui favorisait jusqu'ici les plateformes étrangères. Sur le plan logistique, il faudra fournir des informations plus précises (valeur réelle, code douanier, traçabilité) afin d'éviter les retards et les surcoûts.
C'est aussi une opportunité stratégique : les e-commerçants français peuvent valoriser leur transparence, la qualité du service après-vente local et la rapidité de livraison pour se démarquer.
Calendrier et coordination européenne
La mise en œuvre est prévue pour le 1er janvier 2026, tandis que la Commission européenne prépare une réforme plus large du code des douanes européen, qui devrait entrer en vigueur autour de 2028. Celle-ci inclura la suppression totale de l'exemption de 150 € et l'introduction d'un frais de traitement européen pour chaque envoi. La France agit donc en précurseur, testant un modèle national avant l'harmonisation européenne.
Si certains jugent le forfait de 2 € symbolique au regard des volumes, d'autres saluent une mesure concrète, rapide et politiquement forte.
Ce que cela signifie pour les acheteurs français
Dans les prochains mois, les acheteurs constateront une légère hausse des prix sur les micro-achats importés. Le temps d'adaptation des plateformes et des douanes pourrait engendrer quelques retards de livraison.
Pour limiter les mauvaises surprises, il est conseillé de vérifier la provenance réelle des vendeurs et de comparer les offres françaises : les écarts de prix se resserreront, rendant les options locales souvent plus avantageuses à long terme. Pour les consommateurs soucieux de leur budget, le comparateur UniversColis reste un outil utile pour trouver les tarifs d'expédition les plus compétitifs vers la France ou l'international.
Suivre un colis déjà expédié
Si votre commande Temu, Shein, AliExpress ou Colissimo est déjà en route, vous pouvez suivre votre colis en temps réel via l'outil UniversColis Suivi.
Cet outil gratuit regroupe les principaux transporteurs (Colissimo, Mondial Relay, UPS, DHL, GLS, La Poste, etc.) et affiche automatiquement le statut et la localisation de vos envois, sans avoir à naviguer entre plusieurs sites.
L'essentiel à retenir
La taxe sera prélevée par les plateformes, importateurs ou transporteurs, puis reversée à la Douane française. En pratique, ce coût sera intégré dans le prix final payé par le client.
Les plateformes étrangères comme Shein, Temu ou AliExpress devront la verser via la procédure douanière H7. Si elles ne le font pas, le transporteur (Colissimo, DHL, etc.) s'en chargera à l'entrée en France.
Il s'agit d'un forfait de 2 € par article importé de pays hors UE, dont la valeur est inférieure à 150 €. Elle vise les commandes à bas prix expédiées directement depuis l'étranger.
La mesure figure dans le projet de loi de finances 2026, en cours de vote. Si elle est adoptée, elle s'appliquera à partir du 1er janvier 2026, avec une phase transitoire jusqu'à 2028.
Le gouvernement veut réduire le déficit public, protéger les commerçants français et freiner la fast fashion. Elle pourrait rapporter 1,6 milliard € par an et financer davantage de contrôles douaniers.
Tous les biens importés hors UE d'une valeur ≤ 150 €, achetés sur des plateformes étrangères. Exemple : un t-shirt Shein à 5 € sera facturé environ 7 € après la taxe.
- Les colis expédiés depuis l'Union européenne
- Les achats de plus de 150 €, déjà soumis à la TVA et aux droits de douane
- Les cadeaux entre particuliers (≤ 45 €)
- Certains biens médicaux ou éducatifs à but non commercial
Vérifiez le pays d'expédition et la valeur déclarée (< 150 €). Si la commande indique "expédié depuis la Chine" ou "procédure H7", la taxe s'appliquera.
Les prix des petits articles importés augmenteront légèrement, mais aucune démarche supplémentaire ne sera nécessaire : la taxe sera automatique et invisible sur la facture.
Sources
- TF1 info — calendrier et application de la taxe
- Le Monde — flux de colis et contexte européen
- Vie publique — détails du PLF 2026 et objectifs budgétaires
- La Tribune — enjeux économiques et concurrence
- Assemblée nationale — formulation officielle du texte “2 € par article contenu dans un colis