
Une mobilisation historique dénommée « Bloquons tout » engagera la France le mercredi 10 septembre 2025, portée par des appels citoyens, des relais sur les réseaux sociaux et le soutien d’une partie des syndicats. L’objectif revendiqué est de paralyser les transports, les routes, les aéroports et une partie des services publics, dont La Poste, acteur central dans l’expédition de colis. Ce mouvement s’inscrit dans un contexte de contestations multiples contre le plan d’austérité gouvernemental de 43,8 milliards d’euros d’économies. Parmi les mesures les plus critiquées figurent la suppression de deux jours fériés, le gel des prestations sociales et des salaires dans la fonction publique, le gel du barème de l’impôt, ainsi que des coupes importantes dans les services publics (santé, éducation, justice).
Ces dispositions, perçues comme dures pour les classes populaires et les ménages modestes, sont dénoncées comme un choix politique injuste, qui nourrit une colère sociale déjà vive. À cela s’ajoutent des annonces plus ciblées sur la vie quotidienne, comme la possible mise en place d’une taxe sur les petits colis, présentée dans le budget 2026. Officiellement justifiée par la volonté de protéger le commerce local face aux géants du e-commerce, cette taxe inquiète fortement les consommateurs et les professionnels de la vente en ligne, qui redoutent une hausse des coûts pour chaque expédition.
Quels impacts sur l’envoi et la réception de colis ?
La Poste
Un préavis de grève reconductible a été déposé à partir du 10 septembre par la fédération SUD-PTT, qui couvre le secteur postal, les télécoms et plusieurs prestataires logistiques.
Mais que signifie exactement « reconductible » ? Contrairement à une grève ponctuelle, limitée à une seule journée, une grève reconductible peut se prolonger au-delà du jour initial. Chaque matin, les salariés en assemblée générale votent pour décider de continuer ou non le mouvement. Si la mobilisation reste forte, cela peut durer plusieurs jours d’affilée.
Concrètement, cela veut dire que les perturbations risquent de dépasser largement la seule journée du 10 septembre. Le courrier et les colis peuvent s’accumuler dans les centres de tri, créant un effet boule de neige. Même si la grève ne dure que deux ou trois jours, le retour à la normale peut prendre une semaine entière, car les flux logistiques doivent rattraper le retard.
Transporteurs privés (Mondial Relay, DHL, UPS, Colissimo)
Du côté des transporteurs privés, la situation est plus nuancée. Mondial Relay a déjà indiqué que la mobilisation pourrait impacter ses livraisons, mais qu’ils mettent en place des mesures pour limiter les interruptions. DHL, UPS et FedEx n’ont pas encore communiqué officiellement, mais leurs réseaux dépendent aussi de l’accès routier et de la fluidité dans les hubs logistiques. Des blocages routiers autour des grandes plateformes — notamment en Île-de-France et près des aéroports — pourraient ralentir la collecte et la distribution.
Colissimo, qui fait partie du groupe La Poste, sera évidemment touché de plein fouet. Pour les e-commerçants qui utilisent massivement ce service, il faudra s’attendre à des délais supplémentaires sur les expéditions nationales comme internationales.
Conséquences pour les e-commerçants et les particuliers
La grève du 10 septembre n’est pas un simple ralentissement logistique : c’est une menace directe sur la fiabilité des délais de livraison. Pour un e-commerçant, cela peut se traduire par des clients mécontents, des évaluations négatives et des remboursements à gérer. Pour un particulier, c’est le risque qu’un cadeau d’anniversaire ou un document important arrive trop tard.
Même si la durée exacte est incertaine, les experts anticipent des perturbations sur plusieurs jours. Les routes bloquées, les dépôts inaccessibles et la surcharge des centres de tri après la grève rendent très probable un décalage global de plusieurs jours.
Il est donc essentiel d’adopter une stratégie d’anticipation, plutôt que de subir passivement ces aléas.
Comment anticiper vos envois de colis
Envoyez vos colis avant le 10 septembre. Si vous avez des envois importants, déposez-les avant le mardi 9 septembre pour maximiser vos chances qu’ils soient déjà en transit lorsque les blocages commenceront.
Privilégiez les dépôts en points relais ou lockers. Les livraisons à domicile sont les plus sensibles aux blocages, car elles nécessitent des tournées complètes. Les relais et les consignes automatiques offrent une meilleure résilience : même si les délais s’allongent, vos colis ont plus de chances d’être livrés jusqu’au relais le plus proche.
Informez vos clients et adaptez vos délais. Si vous vendez en ligne, mettez à jour vos pages de livraison et envoyez des notifications claires. Prévenez vos clients que la grève peut entraîner des retards, mais proposez une option d’expédition anticipée. Cette transparence réduit les frustrations et peut renforcer la confiance.
Évitez les envois urgents ou express. Chronopost, DHL Express ou UPS Express sont vulnérables à ce type de perturbations. Promettre une livraison en 24 h le 10 septembre est irréaliste et risqué. Mieux vaut suspendre temporairement ces options ou les proposer uniquement « sous réserve ».
Et après le 10 septembre ?
Même si la grève s’arrêtait dès le lendemain, ses conséquences se prolongeraient. Chaque journée de blocage crée une accumulation de milliers de colis dans les dépôts et centres de tri. Il faut ensuite plusieurs jours pour absorber ce surplus.
Si la grève est reconduite sur plusieurs jours, l’impact pourrait être bien plus fort. On peut s’attendre à des files d’attente dans les bureaux de poste, à des points relais saturés et à des délais d’acheminement allongés d’une semaine ou plus. Pour un e-commerçant, cela représente non seulement un surcoût opérationnel (gestion du service client, remboursements), mais aussi une perte d’opportunités commerciales à court terme.
Transformer la contrainte en opportunité
La grève du 10 septembre illustre une vérité simple : la logistique est fragile face aux mouvements sociaux. Pourtant, elle peut aussi être l’occasion de repenser certaines pratiques. Diversifier ses transporteurs permet de ne pas dépendre uniquement de La Poste. Miser davantage sur les consignes automatiques offre une flexibilité supplémentaire. Et surtout, renforcer la communication proactive avec ses clients valorise la transparence et peut devenir un atout concurrentiel.
La grève du 10 septembre 2025 s’annonce comme un test grandeur nature pour les chaînes logistiques françaises. Son caractère reconductible rend la situation particulièrement incertaine et potentiellement durable. Que vous soyez un particulier expédiant un colis ou un e-commerçant gérant des dizaines de commandes, la clé est l’anticipation : expédier plus tôt, informer clairement et diversifier vos options.
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Sources
- SUD-PTT — (préavis grève postal reconductible)
- C’est la grève — (appel national à mobilisation)
- Sortir à Paris — (risques de blocages routiers)
- Mondial Relay (X) — (alerte transporteur privé sur livraisons)